coronavirus marché de poissons
Photo prise le 10 janvier 2020. REUTERS/Stringer CHINA OUT.

Coronavirus: Nouvelle maladie pulmonaire en Chine

Selon les experts, la nouvelle maladie pulmonaire en Chine est causée par un nouveau type de virus du SRAS. Le Ministère des Solidarités et de la Santé classe actuellement le risque en France comme "très faible", mais compte tenu de la situation des données, nous offrons des conseils aux médecins sur la manière de procéder dans les cas suspects.

Le nouveau coronavirus en Chine est apparemment déjà plus répandu qu'on ne le pensait au départ. Un total de six décès et 291 infections confirmées ont été signalés depuis le début de l'épidémie en Chine, a annoncé mardi le 14 janvier 2020 l'autorité sanitaire de la métropole de Wuhan.

Mais Taiwan, le Japon, la Corée du Sud et la Thaïlande font également état d'infections avérées. Toutes les personnes concernées avaient déjà été à Wuhan. Il existe également des cas suspects dans plusieurs pays. En France, seulement 3 cas introduit par des voyageurs ont été signalé jusqu'à présent. De plus en plus de pays dans le monde entier introduisent des contrôles de précaution spéciaux dans les aéroports pour les personnes entrant de Chine.

Comment les experts évaluent-ils le risque ?

coronavirus
Photo: Dr. Fred Murphy & Sylvia Whitfield/CDC

La définition des cas est disponible sur le site de Santé publique France. Elle est actualisée en fonction de la disponibilité de nouvelles données sur les caractéristiques du nouveau virus.

Selon le chercheur berlinois de M. Drosten de l'Institut Robert Koch, il existe également une possibilité de pandémie. Mais à l'heure actuelle, il est encore très difficile de dire à quel point une infection par le virus est réellement dangereuse.

Ainsi, au début des épidémies infectieuses, le danger est en principe toujours surestimé.

C'est tout simplement parce que les patients particulièrement malades sont enregistrés et que ceux qui sont légèrement infectés - et il y en a toujours - ne sont pas enregistrés au départ.

Que sait-on des symptômes de la maladie virale ?

Selon les connaissances actuelles, le virus provoque de la fièvre et des symptômes de pneumonie de type toux ou essoufflement. Dans les cas plus sévères, la maladie peut entraîner un décès.

Les voies respiratoires supérieures sont à peine touchées, il n'y a pas de rhume par exemple.

Les premiers cas recensés sont des personnes s’étant rendues directement sur le marché de Wuhan (fermé depuis le 1er janvier) : l’hypothèse d’une zoonose (maladie transmise par les animaux) est donc privilégiée. Compte tenu des nouveaux cas rapportés par les autorités sanitaires chinoises depuis le 19 janvier, la transmission interhumaine est aujourd’hui avérée. L’évolution des connaissances dans les prochaines semaines permettra d’en savoir plus sur les modes de transmission de ce virus, son niveau de transmissibilité, sa virulence, le délai d’incubation et les animaux qui peuvent être porteurs.

  • La maladie se transmet par les postillons (éternuements, toux). On considère donc que des contacts étroits (1 mètre) sont nécessaires pour transmettre la maladie.
  • Il n’y a aucun élément en faveur d’une transmission par les fluides sexuels à ce stade.
  • A priori les objets importés de Chine ne sont pas à risque. Aucun cas de contamination par les objets n’a été rapporté.

Les médicaments contre le SRAS peuvent être très utiles

Il n'existe pas de vaccin protecteur ni de thérapie spéciale pour traiter l'infection, seuls les symptômes peuvent être soulagés par des médicaments. Les nombreuses étapes préliminaires vers le coronavirus du SRAS pourraient être utilisées ici. Par exemple, il existe des médicaments qui ont déjà été testés contre le virus du SRAS et qui "semblent très prometteurs".

Le virus est actuellement désigné par l'Organisation mondiale de la santé (OMS) comme le "nouveau coronavirus" - 2019-nCoV. On sait que les coronavirus sont capables de sauter très rapidement vers de nouveaux hôtes et de provoquer une grave progression de la maladie.

Le Coronavirus est une variante SARS

Selon le chercheur berlinois Christian Drosten, les analyses du matériel génétique ont montré qu'il s'agit d'une variante du virus SARS. SARS signifie "Syndrome respiratoire aigu sévère".

Les sars font partie des Coronavirus, qui provoquent souvent des maladies inoffensives comme le rhume. Cependant, les agents pathogènes de maladies dangereuses des voies respiratoires comme le virus Mers font également partie de ce groupe. Venant de la Chine en 2002/2003, le virus SARS a entraîné une pandémie mondiale de 8096 personnes infectées et environ 744 personnes décédées. En attendant, il ne circule probablement que chez les animaux. Heureusement, le virus n'a pas été aussi facilement transmis que la grippe saisonnière, ont déclaré les experts par la suite.

Les premières infections par le virus Corona actuel sont associées à un marché aux poissons de Wuhan, aujourd'hui fermé, où des animaux sauvages étaient également vendus. L'agent pathogène du SARS de 2002/2003 a aussi très probablement été transféré d'un animal sauvage à l'homme, la source supposée étant les chats rampants. Selon le chercheur en virus Christian Drosten, les autorités chinoises ont déjà émis une hypothèse quant à l'espèce animale à laquelle le nouvel agent pathogène aurait pu se transmettre à l'homme.

Toutefois, cela ne sera officiellement annoncé que lorsqu'il sera confirmé.

Clarification des soupçons et mesures : Conseils pour les médecins

Sur la base des données actuelles, les recommandations suivantes s'appliquent aux établissements de soins de santé:

Cas contacts:

Peuvent être considérées comme cas contacts:

  • les personnes ayant partagé le même lieu de vie que le patient malade lorsque celui-ci présentait des symptômes
  • des personnes ayant eu un contact direct, en face à face, à moins d’un mètre du patient malade au moment d’une toux, d’un éternuement ou lors d’une discussion
  • les flirts, amis intimes
  • les voisins de classe ou de bureau
  • les voisins du patient malade dans un avion ou un train, ou les personnes restées dans un espace confiné avec lui (voiture individuelle par exemple)

Quelle est la procédure mise en place pour les cas contacts?

Les autorités sanitaires évaluent avec le cas contact son exposition et son risque de contamination et lui délivrent une information sur la maladie due au virus et sur le dispositif de suivi. Ce suivi a pour objectif de vérifier que le cas contact n’a pas été contaminé, et en cas de symptômes, de faire rapidement un diagnostic pour proposer rapidement les meilleurs soins possibles.
Au cours des 14 jours suivant le dernier contact avec un malade, la personne considérée comme étant un cas contact doit surveiller l’apparition de tout symptôme de type fièvre ou toux. Les modalités de son suivi sont précisées par l’équipe de professionnels de santé mise en place par l’Agence régionale de santé, en fonction de l’évaluation initiale du risque.

Les symptômes peuvent apparaître jusqu’à 14 jours après ce contact, et se manifestent le plus souvent par de la fièvre, accompagnée de toux.

Cas suspect

Ici, les experts recommandent dans un premier temps une procédure pour éviter la transmission par gouttelettes. Cela comprend :

  • Porter un écran facial multicouche bien ajusté
  • l'hébergement en chambre individuelle (si possible avec sa propre salle de bain)
  • l'isolement des cohortes, le cas échéant
  • l'utilisation de vêtements, de lunettes et de gants de protection
  • le respect constant des mesures d'hygiène de base.

Cas probable ou infection confirmée

Dans le cas d'un cas probable ou confirmé en laboratoire d'infection par le nouveau coronavirus, les mesures suivantes sont recommandées conformément aux recommandations pour le traitement des patients atteints du syndrome respiratoire aigu sévère (SRAS):

  • Isolement dans une pièce avec fonction antichambre/verrouillage
  • Utilisation de masques FFP2 au moins comme protection respiratoire
  • Stationnement des systèmes de climatisation dans les chambres de patients correspondantes